Journal Intime de Victoria Hills

Cher journal,
Ce matin,j'ai pris la mer à bord de l'Espéride,navire de liaison entre notre bonne vieille ville de Glasgow et la contrée aux mille aventures : les Caraïbes.Sur l'embarcadaire,il faisait un peu froid,mais la joie de fuir l'ennui mortel de cette existance corsettée me réchauffait le coeur.Plus de mère,plus de sourires forcés et plus de tasses de thé ! Je veux donner un nouveau sens à ma vie.Et je suis sûre d'en trouver un là-bas.Bien sûr,Mère n'était pas d'accord,mais père lui a rappelé que j'avais eu d'excellents résultats à l'internat.Et le plus incroyable,c'est que ça a marché ! Le temps est gris,les mouettes poussent des cris stidents.Le capitaine reste confiant : la saison des cyclones est passée,nous ne risquons rien.Ma cabine est exaguëe,mais j'ai le luxe d'avoir un petit hublot,pièce de verre sale encastrée dans un cercle de métal.Je passe le plus clair de mes journées sur le pont,assise dans les codages,là où j'écris.Les matelots ne me font pas trop d'histoires et sont même très sympathiques.Le Commandant a été clair : aucun contact avec ses hommes,mais je m'ennuie tellement....Le soir,je leur raconte des histoires,tirées de mes romans.L'Arche d'Alliance,les Mines du Roi Salomon...jusqu'à l'Atlantide,tout les passionnent ! Le petit mousse m'a avoué que c'était plus pour le son de ma voix qu'ils m'écoutaient avec tant d'attention....Au moins,on mécoute.ça change de d'habitude.Je suis libre ! Libre de rire,de discuter avec qui je veux,de me reservir à table,de me balader sans demander la permission.Mais j'ai quand même hâte d'arriver,la mer étant calme,ça ne prendra pas plus de deux mois.Je me demande à quoi mon oncle peut bien ressembler....Sera-t-il aussi heureux de me voir que moi de le retrouver après tant d'années ? Mais le coq nous appelle pour le souper,je te laisse.

12 Novembre 1722

Cher confident,
Ce soir,j'écris dans mon lit,à la lumière d'une bougie,dans une magnifique chambre du fort de Port Royal.J'ai enfin posé le pied sur la terre des Caraïbes !!! C'est vraiment magnifique : des parfuns,des couleurs,un soleil radieux....Je suis si heureuse que je n'en reviens toujours pas ! Les gens sont accueillants,et très gentils,comme Lucy Matthew,une jeune femme très agréable.Peut-être une bonne amie en perspective...?
Mais ce n'est pas le plus beau.Un officier de mon oncle est venu à ma rencontre et m'a pretté main forte.Je ne connais de lui que son prénom et son emploi : Amiral James.Au premier regard,j'ai su qu'il se passait quelques chose.Et le Destin ne m'a pas détrompée : ma valise s'est cassée,dévoilant mes lectures.En m'aidant à les ramasser,il m'a avoué être lui aussi passionné par les Djinns ! Si ce n'est pas formidable,ça ! Un homme vraiment charmant,poli,courtois,souriant....Même lorsqu'il est tombé dans une flaque de boue.Tout cela pour m'aider....Il est vraiment adorable.Et je crois bien que je suis amoureuse.Oui,madeoiselle Victoria Hills,la jeune femme la plus étrange et insensible à la gente masculine vient de trouver sa moitié ! Je ne sais si je puis le lui dire de but-en-blanc,de peur de le froisser.Mais je ne pense plus qu'à lui ! Il est parfait,c'est l'homme de ma vie,même si Mère me metttra des batons dans les roues.En effet,un jeune garçon lui a remis une missive qui l'a contrarié,même s'il ne l'a pas dit.Elle va venir,je le sens au fond de mon âme.Mais je ne la laisserai pas lui faire du tort ! Plutôt mourir ! J'aime trop James pour le laisser seul face au danger à cause de moi.
Ah,l'amour...Mon oncle aussi en est victime.Je l'ai aidé à organiser un dîner aux chandelles avec sa tendre,la capitaine du Liberty,Kathy Sparrow.Ils étaient trop mignons,tous les deux ! Plus timides l'un que l'autre.J'aimerais tant partager quelque chose de semblable avec l'Amiral....C'est beau de rêver,mais je compte bien y mettre du mien !