Pour une fois ne vole pas, ou presque

-Enchanté de faire votre connaissance,mademoiselle,répondit-il avec un grand sourire franc,qui lui allait à ravir.

Bien sûr,il était à des lieux de se douter des activités passées de Sarah...Mais y prêterait-il seulement attention ? Après tout,l'officier n'était pas comme son patron et n'aurait pas pris le risque de blesser Victoria par un affront pareil.

-C'est étrange,mais...Votre visage semble me rappeler quelque chose...Ne nous serions-nous pas déjà croisés auparavant ?

Son petit sourire glissa dans la connivence,son regard se fit malicieux.

-Oh je vois...

C'était étrange,Victoria avit légèrement pâlie aux dires de son amie,comme redoutant,au même titre que Sarah,qu'il prenne soudain le partie d'arrêter la demoiselle.

-Et bien permettez-moi de vous féliciter toutes les deux : vous,mdemoiselle,pour l'effort que vous ournissez pour reprendre part à la vie économique de Port Royal malgré tous les apprioris qui résident du fait de vos anciennes exactions.Il faut releve la tête ! Certaines personnes haut placées que je neciteaipas pensent qu'une fois tombé,on est irécupérable.C'est faux,fondamentalement faux.Vous avez bien du courage,et vos méritez mes félicitations.Quant à vous,Victoria...

Lui sauter au coup serrait certainement exessif.Même un regard tendre aurait été déplacé.

-Je vous remercie.Pour le bien que vous apportez à cette ville,en tentant de lui donner un nouveau jour.Vous nous êtes...Vous m'êtes d'une aide très précieuse.

James était comblé de trouver encore un point commun entre lui et la jeune femme.

Victoria avait rougit : jamais on ne lui avait adressé pareils compliments,si bien tournées et surtout si sincères.
Elle souriait elle aussi,ravie autant qu'intimidée.Commement remercier James ? Elle aurait tellement aimé pouvoir remplacer les mots par des gestes...

-Je vous remercie du fond du coeur,James...

Comme la jeune femme était émue...Son âme dansait en elle,son pouls allait faire éclater ses veines...

-Mais...Que pouvons-nous faire pour vous ?

L'officier mit quelques secondes à répondre,comme s'il n'avait pas compris la question,ou tout simplement pas entendu.Comme si son esprit s'était perdu quelque part dans les limbes,et qu'il ne comptait jamais revenir.

-Et bien...

Il fallait qu'il mente ! Ou du moins qu'il maquille la réalité : il n'allait tout de même pas donner la vraie raison de sa visite.

-Je cherchais un livre....

Chez un bouquiniste,sans blague...

-...Mais je n'ai pas d'idée précise.Je cherche un peu...A l'aveuglette...L'une d'entre vous pourrait-elle m'aiguiller ?

Victoria aurait voulu protester.Qu'elle ne la laisse pas seule,avec son cour qui menaçait de tout dévoiler ! Sa bouche ouverte faillit adresser un supplique...

-D'a...D'accord,je m'en occupe.Merçi à toi...

Elle avait cru lire dans le regard de son amie la volonté de les laisser seuls,tous les deux.La jeune feme la remercia en silence avec un sourire qui se voulait confiant.

-Bien,je suis à vous,James.Quel enre de livre cherchiez-vous ?

Rien qu'à lui...James en aurait blêmit ! Si seulement cet état pouvait être réel,ou au moins avoir une chance d'être un jour...

-Et bien je cherche un ouvrage assez sérieux,plutôt long car je n'ai pas vraiment le loisir de quitter mon bureau pour passer içi.

Chose à modifier à l'avenir,résolution à placer e tête de liste,au même rang que l'aide à apporter à Kathy.

-Oh,j'aimerai également une oeuvre dont l'histoire puisse être suivie même si l'on arrête durant une court période la lecture,qui puisse être comprise même si on coupe le texte en tranche.Croyez-vous qu'il existe un tel livre ?

Oui,non,peut-être...Mais comme l'officier s'en fichait !

-Oh,et bien...

Les mains de la demoiselle trmblaient légèrement.Ce n'était pas qu'elle ne l'avait pas écouté,non,mais...Son esprit était noyé dans un sorte de brouillard qui l'empêchait de réfléchir.
Au hasard,elle saisit un livre sans même lire le titre et le tendit,assez pâle,à Norrington.

-Celui-ci devrait vous pliare : il répond à toutes vos attentes,si je ne m'abuse.

Elle n'osait plus le regarder,perdue.

James prit l'ouvrage avec un sourire de bien-être quasi total.Peu importait,il n'y avait qu'eux...
Cependant,en prenant connaissance de son intitulé,il ne puis retenir un petit rire avant de posé un regard à la ois malicieux et amusé sur Victoria.

-Victoria...Ahem,comment vous dire...C'est la Bible...

Il vit alors que le trouble de la jeune femme redoublait,mais pourquoi donc ? c'était un erreure charmante !

-Je suis certain que cette lecture me passionera,cependant.

La Bible ! La Bible ! Mais que lui était-il pasé par la tête ? Avait-elle perdu la raison au point de paraître aussi stupide ?

-Je suis vraiment confuse,James,vraiment,je...C'est une terrible erreur de ma part...!

Victoria voulut reprendre l'ouvrage des mains de Norrington,mais leurs doigts se frolèrent...Elle resentit un grande châleur l'envahir et rougit de plus belle.Pour se redonner contenance,elle regarda de nouveau les rayonnages.

-Les Lettres Persanes...Les avez-vous lues ? Je trouve à ce Montesquieu un merveilleux esprit critique !

Montesquieu...Oui,James l'avait étudié à la Royal Naval School,à Londres.Cela remontait à plusieurs années,mais l'exposé passionné qu'il avait alors produit avait entraîné tant de moqueries de la part de ses camarades qui ne pensait qu'à l'escrime et la naviguation qu'il lui avait été impossible de l'oublier.

-Ces français...Ils sont tout de même sacrément audacieux ! Critiquer leur gouvernement,même sous le couvert d'une soi-disant fiction,est tout bonnement incroyable...! Peu de nos compatriotes seraient capables d'en faire autant.Sauf peut-être vous,qui savez si bien manier les mots...

Puis il y eu ce contact,certes succint,mais qui fit frissonner l'anglais : jamais il n'avait été aussi proche d'une femme,même avec Elizabeth.Mais il voulait l'être tellement plus ! La regardant droit dans les yeux,serein,il continua :

-La France...Il parait que c'est un pays merveilleux.Et Paris,une ville si splendide...La ville des Amoureux...M'y accompagnerez-vous un jour,mademoiselle...?

La ville des Amoureux...Le coeur de Victoria fut soudain plus léger,transporté vers cette citée de romans,vers un voyage en la compagnie de James...

-Oh,j'accepte avec joie.Ce serait vraiment...Vraiment merveilleux...

Voyons...Il fallait environ trois mois pour traverser l'Atlantique.En ajoutant la visite de Paris et le retour,cela faisait bien sept mois ! Sept mois de pur bonheur,à ses côtés...

-Mais votre charge d'Amiral ne vous en laissera jamais le temps.Ce serait regrettable qu'une pareille escapade ruine vos efforts...Vous êtes si indispensable à mon oncle...!

Comme par le passé,Norrington se trouvait face au dilemne opposant sa carrièreà sa vie privée.Il aspirait bien au bonheur d'une famille...Mais aussi d'une réussite sur le plan professionnel ! A croire que ces deux buts ne pouvaient se conjuguer ensemble...

-Oh,ne vous inquiétez pas...Je n'ai pas quitté mon poste depuis une éternité,votre oncle m'accordera certainement un congé.Et même s'il n'est pas ssez long pour que je puisse vous emmener à Paris,il n'y a pas de raison d'oublier ce projet.

Une lune de miel,pourquoi pas ? Mais chut,c'était un secret....

-Et puis...Je pourrais peut-être passer ce temps libre avec vous...Bien que je me sache personne fort ennuyeuse,j'adorerais vraiment que nous voyons plus souvent.

James lui sourit,un ultime "s'il vous plait...!" auquel il était plus qu'impossible de refuser.

Au fond du regard de la demoiselle,une pluie d'étoiles miroitantes montrait à quel point elle était heureuse.Elle l'aurait suivi jusqu'au bout du monde,si Norrington le lui avait demandé.

-Oh voyons,vous êtes bien trop modeste,vous n'êtes absolument pas une personne ennuyeuse...

Elle lui sourit aussi,elle se sentait tellement bien,enfin elle-même...

-Car sinon,je n'accepterais avec le plus grand des plaisirs votre proposition,James.

C'était un peu comme...Noël avant Noël,un jour mille fois mieux que les autres,un petit pas pour elle,mais certainement un grand pas pour leur histoire.

Si la bonne éducation qu'il avait reçue et si les convenances n'avaient pas existé,l'anglais aurait soit hurler de joie,soit serrer jusqu'à l'étouffement cette femme si...Si...Si...Ah,c'était une vague immense et déferlante de bonheur qui lui aurait tiré les larmes !

-Oh Victoria...Si vous saviez comme votre réponse me comble ! Vous venez de faire une homme heureux,que dis-je,un homme fou de joie !

Ah,si seulement l'Amiral ne se retenait pas...Son coeur allait exploser,c'était certaint !

-Dès que votre oncle me laissera une seconde de répis,je vous ferai porter un billet pour nous fixer un rendez-vous.Ah,mademoiselle,comme je suis heureux !

Mais déjà,il fallait repartir.Cependant,son coeur était léger,plus rien ne pouvait lui faire de la peine.

-Je vous dis donc à très bientôt,Victoria.

Un dernier sourire rayonnant,et James sortit,prêt à remuer ciel et terre pour cette jeune femme qu'il aimait tant.

-Il n'y a pas que vous...,murmura la demoiselle aux rangées de livres.

Norrington était tellement différent des autres barons et homms du monde qu'elle avait rencontrés,ou plutôt que sa mère lui avait préentés...Plus naturel,profondément gentil et serviabl,en un mot,adorable.
Vivement ce jour lumineux où ils pourraient se revoir ! Victoria guetterait sans relâche le coursier qui lui porterait le petit mot tant espéré.
Totalement plongée dans sa rêverie,elle retourna auprès de Sarah,dans le petit réduit,et recommença à nettoyer les étagères avec un sourire béat aux lèvres,sans même s'être rendue compte que son amie s'était rapprochée de la porte.Trop heureuse pour ça...

-Hmm...?

La demoiselle se tourna mollement vers lavoleuse,toujours autant dans la Lune.

-Non,finalement,notre premier client sera pour une autre fois...Il n'avait pas encore arrêté son choix sur un ouvrage particulier,alors...

Elle poussa un petit soupir de bien-être,certainement le premier d'une longue série qui en disait long sur son état d'esprit actuel...

Elle se retourna et regarda Sarah,stupéfaite.

-T'empêcher de faire quoi ?

Autant dire que cette entrevue avec James lui avait sappé pour quelues minutes encore toute capacité de réflexion et de déduction.Il en serait certainement de même pour l'officier...

-De vous écoutez...

Sarah se retena de rire une nouvelle fois. Elle ne savait même pas pourquoi elle était dans cet état là !